Trouble du stress post-traumatique : des recommandations synthétiques pour aider les généralistes à repérer et accompagner les patients

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Publié le 29/09/2022

Crédit photo : PHANIE

Comment repérer, accompagner et orienter les patients atteints de trouble de stress post-traumatique (TSPT), lorsqu'on est généraliste ? À l'occasion de la refonte de son site internet, le Centre national de ressources et de résilience (CN2R) publie de nouvelles recommandations synthétiques (3,5 pages), élaborées en collaboration avec la Dr Gaëlle Abgrall, responsable de la Cellule d'urgence médico-psychologique de Paris et d'Île-de-France (CN2R, AP-HP, Université de Paris) et le Pr Gilles Gardon, généraliste (faculté de médecine de Nice).

« Le repérage, l’accompagnement précoce et l’orientation adéquate des personnes souffrant de séquelles post-traumatiques favorisent leur rétablissement et améliorent leur qualité de vie », est-il rappelé en préambule. Le risque de développer un TSPT au cours d’une vie est de 6 % pour les femmes et de 1,5 % pour les hommes, avec des personnes plus à risque que d'autres, selon les parcours de vie.

Trois catégories de symptômes

Le TSPT est un trouble mental pouvant apparaître à la suite de l’exposition à un événement traumatisant : accident grave, violences physiques et sexuelles, maltraitance, traumatisme lié au travail, à des problèmes de santé graves ou à des expériences d’accouchement, guerre, conflit, torture, parcours migratoire, deuil. Le TSPT est dit complexe lorsque l'évènement traumatisant dure longtemps ou se répète (violences sexuelles et maltraitances dans l’enfance, harcèlement à l’école, violences conjugales, etc.).

Les manifestations d'un TSPT, envahissantes, perdurent plus d'un mois et peuvent même surgir des mois, voire des années après le trauma.

Le CN2R distingue trois catégories de symptômes : les reviviscences de l’expérience traumatique, l'évitement des indices évocateurs du trauma, la perception persistante d’une menace actuelle. Chez l'enfant, le TSPT peut aussi se traduire par l'énurésie, une régression dans son comportement, un désintérêt des activités qui lui plaisaient auparavant, une perte ou une augmentation de l’appétit, des attitudes de repli ou au contraire davantage d’agressivité.

Choisir des thérapies reconnues

L'accompagnement commence par rassurer le patient sur la réalité de ses blessures et l'existence de solution. Les thérapies reconnues sont l'EMDR et les thérapies émotionnelles comportementales et cognitives centrées sur le trauma. « Actuellement non recommandées par la HAS, les thérapies psychodynamiques centrées sur le trauma peuvent toutefois soutenir certains patients », lit-on. Quant aux médicaments, ils peuvent faciliter ou soutenir la prise en charge, notamment les antidépresseurs qui soulagent l’anxiété, régulent le sommeil, diminuent les reviviscences. La paroxétine et la sertraline, ces inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, sont les deux seuls antidépresseurs qui disposent d’une autorisation de mise sur le marché pour le traitement du TSPT en France.

Est aussi recommandé de diagnostiquer les troubles associés éventuels (dépression, addiction) et de mettre en garde le patient contre des offres de soins non reconnues, qui profitent de sa vulnérabilité.

Enfin, il est préconisé, en matière d'orientation, d'informer le patient sur le service où il se dirige et de s'assurer d'un partage des connaissances entre les professionnels, notamment par un adressage circonstancié vers les centres régionaux du psychotraumatisme (CRP) ou vers un autre professionnel de santé mentale. Il peut être utile de recontacter le patient à distance pour s'assurer qu'il est bien pris en charge.


Source : lequotidiendumedecin.fr