Polyarthrites rhumatoïdes réfractaires

Étude ROC, analyse radiologique de l’évolution structurale

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Publié le 11/12/2017
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Etude ROC

Etude ROC
Crédit photo : Phanie

L’étude ROC a montré la supériorité clinique à 6 mois, après échec d’un premier anti-TNF, d’un traitement ne ciblant plus le TNF (abatacept, tocilizumab, rituximab) par rapport à un second anti-TNF. Un essai académique original puisqu’il a comparé deux stratégies thérapeutiques et non pas une molécule versus un placebo dans des polyarthrites rhumatoïdes (PR) réfractaires.

Une analyse radiographique reproductible

« Un groupe de rhumatologue spécifiquement formé avait déjà montré sa capacité à fournir une lecture concordante et reproductible des radiographies en utilisant le score radiographique complexe SVDHm (Sharp/van der Heijde modifié), mais c’est la première fois qu’il travaillait sur les données d’un essai clinique », explique le Pr Gottenberg. Dans cet essai les radiographies des mains et des pieds devaient être réalisées à l’inclusion et à 12 mois. La lecture était effectuée par deux rhumatologues formés pris au hasard, en appliquant le score SVDHm. Pour chaque patient, la lecture a été effectuée par deux rhumatologues formés. La concordance entre les lecteurs a été bien confirmée.

Une proportion importante de « progresseurs » rapides

Si l’étude conforte l’hypothèse qu’un traitement médicamenteux ciblé efficace est associé à un faible risque d’évolution structurale (évolution moyenne en 12 mois du score SVDHm de 1,9 point), on est cependant surpris de constater que 20 à 25 % de ces patients connaissent néanmoins une progression rapide des lésions radiographiques (aggravation du score radiologique d’au moins 5 points en 12 mois). Cette progression rapide est observée quelle que soit la stratégie choisie, alors que les patients ont déjà reçu des traitements de fond conventionnels comme le méthotrexate et deux traitements ciblés, ce qui montre bien qu’il reste de la place pour d’autres traitements ciblés dans la PR.

Des conclusions limitées quant à la comparaison des deux stratégies thérapeutiques

Alors que la stratégie de passage à un traitement ne ciblant plus le TNF-alpha a fait la preuve de sa supériorité sur le plan clinique à 6 mois dans l’essai ROC, on n’a pas pu constater de différence concernant la progression structurale entre les deux stratégies à un an. Cela peut s’expliquer par le manque de données radiologiques, qui étaient disponibles chez seulement 180 des 300 malades inclus. D’autre part, l’évaluation de l’efficacité clinique a été faite à 6 mois, mais les radiographies étaient réalisées à 12 mois pour se donner le temps de voir une éventuelle évolution structurale. Cependant, les patients en échec de traitement après 6 mois ont pour la plupart vu leur traitement modifié, ce qui complique l’analyse des données.

D’après un entretien avec le Pr Jacques-Éric Gottenberg (Strasbourg)

Dr Maia Bovard-Gouffrant

Source : Le Quotidien du médecin: 9626