La mise en place des programmes pluriannuels régionaux de gestion des risques (PPR GDR) 2010-2013 avait pour objectif d’améliorer l’organisation des soins, en particulier pour les patients atteints de maladies rénales chroniques. Quel bilan peut-on faire en 2013 ? On constate que toutes les Agences régionales de santé ont la volonté d’aller dans deux directions : d’une part vers le développement de la transplantation rénale, en particulier à partir de donneurs vivants et d’autre part, vers une régulation de l’offre de soins pour favoriser les traitements hors centre qu’ils soient réalisés à domicile (dialyse péritonéale (DP) ou hémodialyse), dans des unités de dialyse médicalisée (UDM) ou d’autodialyse. Quels outils ont été mis à la disposition des établissements de santé et des professionnels de santé pour avancer dans cette voie ? Pour la dialyse citons l’autorisation de mettre la télémédecine au service des patients traités dans des UDM situées à proximité de leur lieu de vie, le décret améliorant la prise en charge des personnes âgées traitées par DP et le forfait de 56 euros pour les néphrologues libéraux qui prennent en charge un patient en DP. Le plan greffe 2012-2016, lancé officiellement par le ministère de la santé en mars 2012, vise à améliorer le recensement des donneurs potentiels, à développer les prélèvements sur donneurs décédés après un arrêt cardiaque et la greffe à partir de donneurs vivants. Les résultats de l’activité de greffe 2012 en France qui montrent une activité malheureusement stable de prélèvement sur sujets décédés sont encourageants pour la greffe avec donneur vivant qui représente maintenant près de 12 % de l’ensemble des greffes rénales. Le démarrage du programme de don croisé devrait permettre d’augmenter ce chiffre en permettant à des couples donneur-receveur incompatibles d’en bénéficier. La balle est désormais dans le camp de la communauté néphrologique qui doit s’impliquer dans une dynamique visant à offrir aux patients atteints de maladie rénale chronique stade 5 toutes les modalités du traitement de suppléance et en particulier celles qui ont le meilleur rapport coût-efficacité. Mais les freins sont nombreux, à la fois médicaux et organisationnels. Les freins médicaux concernent tous les néphrologues (ceux impliqués en dialyse, mais aussi ceux impliqués en transplantation). Les freins organisationnels demandent de revoir les moyens attribués aux équipes et le mode de remboursement des différentes modalités de traitement dans une vision plus globale et mieux coordonnée du parcours de soin des patients insuffisants rénaux.
CHU de Nancy
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