L’urologie évolue vite, peut-être même trop vite. Il est donc important d’analyser avec intégrité les résultats pour garantir l’éthique, avant de banaliser un acte ou une conduite thérapeutique.
Les nouveaux outils, comme l’imagerie par IRM dans le cancer de la prostate, révolutionnent à la fois le diagnostic et le pronostic. En analysant les séquences T2, la perfusion et la diffusion, non seulement nous voyons le tissu cancéreux, mais nous pouvons aussi appréhender le Gleason… Avec l’arrivée des nouveaux urétéroscopes, et demain peut-être celle des nouveaux moyens de vision (Celvisio par exemple), nous allons encore repousser les frontières.
Radiofréquence, ciber-knife, ondes focalisées, cryothérapie, ces technologies vont limiter la chirurgie. Plutôt que s’inquiéter de cette évolution, il faut au contraire nous en servir pour améliorer la qualité des soins. Demain l’urologue devra continuer à être le chef d’orchestre pour la prise en charge de toutes les pathologies de l’appareil urinaire et génital de l’homme. La monothérapie a vécu et nous devons intégrer à la chirurgie, les traitements physiques et médicaux. Des anticholinergiques à la toxine botulique, des antiandrogènes aux anti-angiogéniques, des inhibiteurs de la phosphodiestérase au recapteur de la sérotonine… Il ne faut rien méconnaitre… ni rien lâcher. L’investissement doit être constant et la connaissance sans cesse renouvelée.
Tous ces progrès imposent d’évaluer et d’analyser toutes les données afin de ne pas se laisser emporter par l’enthousiasme des premiers résultats, ni de se laisser tenter par les sirènes du marketing. L’évaluation est la première étape indispensable pour garder l’éthique de notre profession. Proposer au patient ce qui a été évalué, discuté et validé, tel doit être notre credo.
Secrétaire général de l’Association française d’urologie
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?