Une étude réalisée par les centres régionaux de pharmacovigilance en 2022 a montré que 8,5 % des hospitalisations étaient d’origine iatrogénique et que les médicaments les plus impliqués étaient les antinéoplasiques (15 %). La toxicité pulmonaire était en cause dans 2,7 % des hospitalisations. « Ce pourcentage, qui ne semble pas très élevé, représente quelques centaines de cas par an, malgré une sous-déclaration très importante », note le Pr Jacques Cadranel (hôpital Tenon, AP-HP).
La chimiothérapie (0,1 à 3,5 %) entraîne moins de toxicité pulmonaire que l’immunothérapie ou les thérapies ciblées.
Tous les anti-EGFR sont à risque de PID (1,5 à 4 %), en particulier le géfitinib, mais aussi l’osimertinib, qui a pourtant moins d’affinité pour le récepteur sauvage de l’EGFR ; les anti-ALK (en particulier le crizotinib) sont également responsables de PID (1,6 à 3 %). Le délai d’apparition des toxicités pulmonaires est d’une semaine à quelques mois. Plus la survenue est précoce, plus l’atteinte est grave, prenant la forme d’un dommage alvéolaire diffus.
« Les PID causées par les thérapies ciblées sont cinq fois plus fréquentes et quatre fois plus graves dans la population asiatique qu’en population caucasienne. Un autre facteur de risque est l’existence d’une maladie respiratoire sous-jacente (PID, BPCO) », prévient le Pr Cadranel.
Ces facteurs se retrouvent aussi avec l’immunothérapie. Le risque de PID immuno-induite, observée chez 2,5 à 4,5 % des malades, est plus élevé chez ceux atteints de cancer du poumon, pouvant engager le pronostic vital dans près d’un tiers des cas. L’association avec la chimiothérapie n’augmente pas le risque.
« Enfin, l’utilisation récente d’un anticorps conjugué, le trastuzumab déruxtécan, a été associée à un risque très fréquent de PID (6 à 25 %) avec un risque vital, en particulier dans le cancer du sein », alerte le Pr Cadranel.
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