Après un évènement cardiaque tel qu’un infarctus, le Pr Jean-Marie Casillas, chef de service de rééducation au CHU Dijon Bourgogne, rappelle qu'« il n’est pas de règle d’aller en cure thermale car la rééducation cardiaque doit s’effectuer rapidement dans un centre agrée, en associant un reconditionnement à l’effort individualisé et une éducation au contrôle optimal des facteurs de risque, tout en gérant les complications possibles ». En revanche, « lorsque le malade est stabilisé, la place des soins thermaux mérite d’être creusée ». L’intérêt d’entreprendre une cure thermale au décours d’une chirurgie va dépendre de plusieurs paramètres liés au caractère de l’intervention, aux modalités d’encadrement médical et paramédical proposées par l’établissement thermal ainsi qu’aux besoins et aux motivations du patient.
Accueil ambulatoire
Après une chirurgie ostéoarticulaire, la réponse est plus nette : dès 2008, la communauté thermale s’est proposée comme alternative à la prise en charge en centre de rééducation ou en hôpital de jour. Là aussi, la chronologie et le cadre de prise en charge doivent être clairement définis et ne peuvent concerner que les patients ayant récupéré du choc opératoire, cicatrisé et ayant effectué un temps de kinésithérapie à domicile, durant une à deux semaines. En clair, il s’agit de proposer un accueil en ambulatoire à des patients autonomes pour une prise en charge globale définie par un protocole bien établi. Outre l’argument sanitaire, les professionnels du thermalisme rappellent l’intérêt médico-économique d’une telle prise en charge pour l’Assurance-maladie : le remboursement d’une cure de trois semaines correspond au coût… de deux ou trois jours dans un centre de rééducation.
Le Pr J.-M. Casillas considère avec intérêt l’idée de confier au thermalisme « un certain type de patients hostiles à une prise en charge en hôpital et pour lesquels cet environnement peut être bénéfique, après le stress d’une chirurgie ». À condition que ces structures thermales soient « organisées dans ce sens et capables, dans le cas d’une rééducation cardiaque par exemple, d’encadrer et d’éduquer le patient à la nutrition, à une activité physique adaptée, à l’observance médicamenteuse et, le cas échéant, au sevrage tabagique ».
Si toute forme de rééducation post-chirurgicale ou traumatique ne peut se faire en établissement thermal, le Pr J.-M. Casillas reconnaît que « dans certaines situations spécifiques, le milieu thermal peut être intéressant grâce à sa dimension de prise en charge globale qui peut être occultée à l’hôpital, en représentant une réponse aux limites de la médecine hyperspécialisée ». Aujourd’hui, « alors que nous avons du mal à faire une évaluation complète des besoins du patient pour lui proposer le parcours de soins le plus efficace possible, l’idée d’y faire rentrer le thermalisme, sous certaines conditions et seulement si cela est adéquation avec le projet du patient, constitue un développement futur qui mérite d’être considéré ».
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