En France, selon l'étude ENTRED 2013, plus de 3 millions de personnes sont traitées pour un diabète, avec une prévalence qui augmente, en particulier chez les hommes, les jeunes et les plus âgés.
Les hommes semblent plus vulnérables à la survenue d'un diabète de type 2, qu'ils développent plus précocement (4 ans de différence au diagnostic) et pour un IMC plus bas (29,7 vs 31,5 chez les femmes). Ce sur-risque serait lié, à IMC égal, à une plus forte proportion d'obésité abdominale chez les hommes, facteur et marqueur d'insulino-résistance. Le tour de taille constitue donc un facteur de risque prédictif de diabète plus fiable que le seul IMC.
Moins de complications cardio-vasculaires
Le diabète reste dans les deux sexes un facteur de risque majeur de complications vasculaires et rénales, mais celles-ci sont plus fréquentes chez les femmes. Ainsi, dans l’étude de Framingham, le risque relatif de maladie cardio-vasculaire par rapport aux non diabétiques est de 2,1 chez les hommes mais de 3,5 chez les femmes, et la mortalité cardiovasculaire après infarctus du myocarde est moins élevée chez les hommes.
Pourtant, les hommes sont plus volontiers tabagiques, ce qui pourrait expliquer que les amputations concernent majoritairement les hommes (près de 8 000 amputations par an selon l'InVS dont 20 % ont dû être réamputés au cours de l'année). « Mais le poids du diabète est plus important chez les femmes que chez les hommes et de multiples facteurs participent à cette différence de pronostic », souligne le Pr Bernard Bauduceau (hôpital Bégin, Saint-Mandé).
L'adhésion au traitement est moins bonne chez l'homme en ce qui concerne les préconisations alimentaires et l'autocontrôle glycémique ; ils ont moins souvent de dosages d'HbA1c, de consultations chez le dentiste ou l'ophtalmologiste. Par contre, ils bénéficient plus souvent de dosages de la microalbuminurie, de consultations chez le cardiologue et d'ECG. « Le contexte psychologique et environnemental est généralement moins favorable chez les femmes, moins persuadées de la nécessité du contrôle de la maladie, plus souvent dépressives et vulnérables au stress et recevant moins de support de l'environnement familial et plus enclines à faire passer leur santé après celle de leur famille », insiste le spécialiste.
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