ENFANTS EN DANGER : LA MARCHE À SUIVRE

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Publié le 29/01/2021
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Crédit photo : KEVIN CURTIS/SPL/PHANIE

En 2018, plus de 52 000 enfants ont été victimes de violences, mauvais traitements ou abandons, détaille la Haute Autorité de santé (HAS), précisant que plus de 27 000 plaintes pour violences sexuelles ont été enregistrées. Entre confinements et couvre-feux, la situation sanitaire exceptionnelle qui sévit depuis presque un an a engendré une hausse de ces maltraitances, qu’il est aujourd’hui difficile d’analyser correctement en raison de la diversité des organisations et des pratiques selon les départements. Aussi, la HAS vient d’élaborer des recommandations pour établir un cadre national de référence pour une meilleure évaluation de ces situations sur l’ensemble du territoire (1). « L'objectif est de fournir à chacun des professionnels amenés à évaluer une situation préoccupante les mêmes outils, afin de permettre une prise en charge optimale de chaque enfant », précise la HAS.
Son travail s'adresse à tous les acteurs jouant un rôle dans la collecte et l’analyse des informations de ces maltraitances. À commencer par les conseils départementaux et, surtout, les professionnels des cellules de recueil, de traitement et d'évaluation des informations préoccupantes (CRIP). Il intéresse aussi les forces de l’ordre, les enseignants, les magistrats… comme les professionnels de la petite enfance, et bien entendu les professionnels de santé en secteur hospitalier ou travaillant en libéral.

La HAS a produit différents documents pour optimiser ce travail de recueil et d’analyse d’informations, constitués de trois livrets et d’une « boîte à outils » rassemblant au total huit fiches. À première vue, en découvrant ces documents, l’impression est d’avoir affaire à une véritable usine à gaz : rappel de différents textes de loi, organisation assez complexe en raison des nombreux acteurs intervenant, etc.
Cela commence par la définition de ce qu'est une « information préoccupante » : « une information transmise à la CRIP pour alerter (…) sur la situation d’un mineur (…), pouvant laisser craindre que sa santé, sa sécurité ou sa moralité sont en danger ou en risque de l’être, (etc.) ».

Les fiches donnent des informations pratiques sur les démarches à suivre. Comme la fiche 1, qui concerne plus particulièrement les médecins et qui présente une « trame pour le recueil des informations préoccupantes ». L’avantage en suivant cette trame est de ne rien oublier, pour permettre par la suite une analyse optimale des informations par la CRIP.

Ces supports apportent des conseils lors d'un entretien avec un enfant ou un adolescent concerné. Selon les circonstances, prévoir de préférence que l’entretien se déroule avec un seul évaluateur, s’interroger aussi sur la pertinence de la présence des parents. Il est aussi détaillé le circuit de recueil et de traitement de ces informations, en particulier par la CRIP. En cas de danger grave et immédiat, le premier contact est le service de premiers secours et les autorités judiciaires.

(1) Évaluation globale de la situation des enfants en danger ou risque de danger : cadre nationale de référence. HAS. Recommandation de bonne pratique, 20 janvier 2021.


Source : Le Généraliste