La convention pilonnée par l’Ordre

Les syndicats signataires exaspérés

Publié le 07/10/2011
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La CSMF, le SML et MG-France ont vivement réagi dans un communiqué commun à la prise de position très critique du Conseil national de l’Ordre des médecins sur la nouvelle convention médicale qui va, selon eux, « au-delà d’une analyse déontologique » (Le Quotidien du 4 octobre). Les trois syndicats de médecins libéraux signataires de cette convention demandent au CNOM de « rester strictement dans les missions qui sont les siennes ».

Si elles reconnaissent des « imperfections » à l’accord paraphé le 26 juillet dernier, les trois organisations, qui représentent 70 % des médecins généralistes et 80 % des médecins spécialistes, rappellent que cette convention est le résultat d’un compromis avec l’assurance-maladie. « Il y a dans cette convention des ambitions réformistes, esquissées, et qui demanderont à être approfondies, affirment-elles, citant la rénovation des modes de rémunération sur des objectifs de santé publique. Dès lors, la CSMF, le SML et MG France stigmatisent « l’attitude irresponsable du CNOM qui sème la confusion tant auprès des médecins que des patients », « en formulant un jugement de valeur sur les mesures contenues dans le texte ».

L’Ordre avait tiré à boulets rouges contre la nouvelle convention la jugeant « complexe », « contraire à la déontologie médicale » et remettant en cause l’indépendance professionnelle des praticiens. Les avis formulés par l’institution sur l’évolution de la rémunération, les refus de soins, l’informatisation des cabinets ou la formation ont été très mal accueillis par les syndicats. « Ils démontrent soit une mauvaise lecture, soit une profonde incompréhension d’orientations partagées par une très large majorité de médecins libéraux, soit une volonté manifeste de faire du mauvais syndicalisme », estiment-ils.

Les relations entre l’Ordre et certains syndicats de médecins libéraux se sont singulièrement tendues ces derniers mois. La CSMF et le SML avaient boycotté la mission confiée en février 2010 par le président de la République au Dr Michel Legmann, président du CNOM, sur la définition d’un nouveau modèle de la médecine libérale. Les deux syndicats avaient formulé de leur côté 100 recommandations pour l’avenir libéral de la médecine.

 CH.G.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9020