Politique hospitalière

À l'AP-HP, la stratégie RH semble porter ses fruits

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Publié le 27/10/2023
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Premier bilan à neuf mois du plan d'attractivité de l'AP-HP : avec une hausse en 2023 de 20 % des effectifs d'infirmiers, 400 réouvertures de lits sont prévues d'ici la fin de l'année.
Nicolas Revel, directeur général de l'AP-HP

Nicolas Revel, directeur général de l'AP-HP
Crédit photo : Phanie

Un an après avoir annoncé un plan de 30 mesures pour redonner de l'attractivité pour les soignants au CHU francilien, le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Nicolas Revel, semble avoir en partie réussi son coup. Le bilan à neuf mois de la mise en œuvre de ce plan a commencé à porter ses fruits. La priorité a consisté à « créer les conditions d'une augmentation durable » des effectifs infirmiers. Ceux-ci sont, cette année, en hausse (projetée) de 20 % par rapport à 2022. Cette évolution n'est pas due à une augmentation d'infirmiers sortant des Instituts (Ifsi) mais à un meilleur recrutement dès la sortie de l'école. Parallèlement, le nombre de départs d'infirmiers a été moindre durant les huit premiers mois (-11 % en un an). Cette dynamique, si elle se confirme, précise le CHU francilien, devrait mettre fin à la baisse des effectifs à la fin de l'année et permettre de commencer à reconstituer les équipes en 2024.

Les tensions ne sont pas terminées pour autant. Il manque encore des infirmiers en pédiatrie, gériatrie, psychiatrie, en bloc opératoire, mais aussi des manipulateurs radio, des sages-femmes, des cadres de santé, des préparateurs en pharmacie et des techniciens de laboratoires. « On est en train de refaire du capacitaire, mais ce n'est pas du tout suffisant par rapport à ce que nous avions en 2018 », explique Nicolas Revel.

300 lits supplémentaires en MCO

Conséquence directe, la hausse du nombre de personnels aura des effets bénéfiques sur l'offre de soins. Au total, l'AP-HP espère « 400 réouvertures de lits » d'ici à fin 2023 (qui se répartiront en 300 lits en médecine chirurgie obstétrique et 100 en psychiatrie et soins médicaux et réadaptation). Sachant que l'AP-HP, qui compte quelque 18 000 lits, en avait perdu environ 200 au premier semestre, le gain net en lits pour l'année pourrait être de 200, a commenté Nicolas Revel.

+10 % de stages

Par quels moyens ces premiers succès ont-ils été obtenus ? 1 200 contrats d'allocation d'études ont été signés : une allocation mensuelle est ainsi offerte aux étudiants infirmiers en contrepartie d'un engagement de servir de 18 à 24 mois dans les secteurs les plus en tension.

Les stages, eux, ont bondi de 10 % par rapport à 2022. L'accompagnement des nouvelles recrues infirmières désormais bichonnées a été facilité par une prime de tutorat versée à 812 professionnels de santé en août 2023. Par ailleurs, un questionnaire de satisfaction sera remis aux nouveaux arrivants à partir d'octobre.

Quant à l'attractivité des carrières, elle est valorisée à la faveur de promotions, de mobilités internes et d'entretiens de perspectives professionnelles. D'autres actions incitatives vont continuer de s'appliquer : logements (1 200 attribués), tickets-restaurants (depuis juin 2023), remboursement intégral des titres de transport pour les professionnels qui travaillent la nuit ou en alternance jour/nuit.

Semaine de quatre jours ?

Les conditions de travail ne sont pas oubliées. L'AP-HP tente aussi de proposer une semaine de quatre jours, avec un temps de travail de 8 heures 45 par jour. « Sur 72 services à qui nous avons proposé quelque chose qui ressemble à une semaine de quatre jours, à peu près 50 l'ont adoptée », se réjouit Nicolas Revel.

Arnaud Janin

Source : Le Quotidien du médecin