La nuit tombe. L’équipe de SOS Médecins Paris Île-de-France continue ses visites à domicile. Le centre d’appels attribue les patients à chaque médecin. Les voitures blanches, arborant l’emblème de SOS Médecins, sillonnent la ville.
Situations critiques
Chacun est armé pour faire face à toutes les urgences à domicile, y compris les situations critiques qui jalonnent les nuits de tout médecin SOS, avec notamment :
– un saturomètre (oxymètre de pouls) pour mesurer, au chevet du patient, la SpO2 (saturation pulsée en oxygène) et la fréquence cardiaque, deux paramètres vitaux ;
– un appareil à ECG.
« En outre, les médecins sont équipés d’un détecteur de CO qu’ils emportent en permanence avec eux », précise le Dr Caroline Gatti.
Car les pathologies rencontrées sont de multiples natures, parfois particulièrement graves : détresse respiratoire (faisant craindre un asthme, un OAP), douleurs thoraciques (qui peuvent être synonymes d’infarctus ou d’embolie pulmonaire), importantes douleurs abdominales ou urinaires (type colique hépatique, colique néphrétique), urgences pédiatriques, intoxications au monoxyde de carbone…
Un manque de lumière
La gestion de situations graves représente une première difficulté. Les conditions d’exercice en sont une autre : « Il n’est pas toujours facile d’examiner les patients la nuit, chez eux. Les conditions ne sont pas aussi optimales que le jour en cabinet. Parfois, je ne trouve aucune chaise pour m’asseoir et je rédige l’ordonnance sur les genoux », indique le Dr Thomas de Dreuille. De même, l’éclairage n’est pas toujours suffisant et il faut souvent demander aux patients un peu plus de lumière pour pouvoir… les examiner.
Autre paramètre à prendre en compte : la nuit, à domicile, l’anxiété des patients est exacerbée.
À l’heure où tout est fermé
« La nuit, nous ne pouvons pas faire d’explorations complémentaires aussi facilement que la journée. Toutefois, si l’état du patient nécessite un bilan approfondi ou présente des critères de gravité, je l’envoie aux urgences. En outre, SOS Médecins Paris travaille, la nuit, avec un laboratoire d’analyses qui enverra les résultats au médecin régulateur de Port-Royal, lequel prendra le relais », explique le Dr Caroline Gatti.
Autre spécificité : les patients n’ont pas toujours la possibilité de se rendre à la pharmacie de garde. Pour remédier à cette situation, une trousse contenant quelques médicaments de base (paracétamol, antibiotiques, etc.), dispensés à l’unité, permet de parer au plus pressé en attendant l’ouverture de la pharmacie.
Partout, tous les milieux, toutes les origines
Les médecins de SOS se rendent au domicile de tous patients : « Souvent ils me demandent si j’ai peur. Au contraire, je trouve que je suis bien reçue. En pédiatrie, notamment, être une femme présente un avantage : les enfants sont souvent plus calmes », souligne le Dr Caroline Gatti. « J’aime beaucoup cette diversité des patients, des milieux sociaux, des organisations familiales, des origines, des modes de vie. Nous traitons toutes sortes de patients, et toutes sortes de maladies. Un bon reflet de la société », conclut-elle.
Contact radio et smartphone
La visite chez un patient est terminée. Retour à la voiture. Contact radio avec le centre d’appel. Une nouvelle mission est confiée au médecin SOS et détaillée via son smartphone. Coordonnées du patient, motif de l’appel. En route ! Gyrophare ? Il n’est autorisé qu’en cas d’urgence. Se diriger ? Le GPS est un plus pour se repérer dans le dédale des rues, même si certains médecins les connaissent par cœur.
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