Souffrance des soignants : la plateforme SPS a reçu 250 appels depuis fin novembre, surtout des femmes

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Publié le 23/01/2017
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Crédit photo : S. TOUBON

La plateforme d'appel* de l'association Soins aux professionnels de santé (SPS), lancée le 28 novembre et présidée par l'ancien patron du Syndicat des médecins libéraux Éric Henry, a enregistré quelque 250 appels de soignants en souffrance à la mi-janvier.

Au début du mois, la plateforme recensait déjà 220 appels pour une durée totale d'environ 80 heures. La durée moyenne des conversations est de vingt minutes, mais deux appels ont nécessité plus d'une heure d'entretien. Parmi les appelants, « plusieurs ont été rappelés et suivis par nos psychologues », précise l'association.

Les professionnels de santé ayant composé le numéro Vert de SPS sont aux trois quarts des femmes. Environ 60 % de ces soignants vulnérables sont des salariés et 40 % des libéraux.

Les professions les plus représentées sont les infirmières, les aides-soignantes, les médecins et les pharmaciens. Au niveau géographique, les départements qui ressortent sont le Finistère, Paris et le Rhône.

Dépression, surcharge de travail, soucis financiers…

Selon ce tout premier bilan d'étape, l'épuisement professionnel arrive en tête des motifs d'appels (25 %), suivi par les demandes d'orientation (10 %), les conflits avec la hiérarchie (8 %), les dénonciations des conditions de travail et les ressentis de harcèlement (tous deux 6 %).

Parmi les témoignages relevés par l'association, il y a par exemple un médecin « épuisé, ayant l'impression de sombrer dans la dépression sans personne à qui parler », une infirmière qui subit des pressions de ses cadres de service pour faire des « jours nuits », ou encore une pharmacienne « surchargée de travail et en difficulté financière », à la recherche de conseils pour la gestion de son officine.

« Ce bilan d'activité démontre bien l'importance de la mise à disposition d'une structure d'écoute, d'orientation et de soutien des professionnels de santé en souffrance », souligne l'association, qui lance un appel au financement participatif et au mécénat.

* Numéro Vert 0 805 23 23 36, appel gratuit depuis un poste fixe ou un portable.


Source : lequotidiendumedecin.fr