Exercice libéral dan sle 92

Une journée « découverte » pour réussir son installation

Publié le 16/04/2015
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On le sait peu : le département des Hauts-de-Seine, volontiers associé à une image d’opulence, manque cruellement de généralistes et d’infirmiers dans certains bassins de vie.

« Le phénomène est inquiétant », a confirmé le Dr Béatrice Serrecchia, médecin conseiller technique au département de l’offre ambulatoire (ARS), lors d’une journée découverte sur les opportunités d’exercice dans le 92.

Certes, le département est attractif, dynamique, propose une offre de soins de qualité, des services de pointe. Mais dans les faits de nombreux cabinets libéraux peinent à trouver des médecins collaborateurs ou de futurs remplaçants. « Ceux qui tentent de s’installer nous font part, à la permanence locale d’aide à l’installation, des difficultés de concrétiser leur projet, explique Alexandre Grenier, directeur de l’URPS médecins Ile-de-France. Ils sont confrontés à une vie chère, au coût des loyers, à un territoire dense. Pour les collectivités, il y a matière à intégrer davantage cette problématique territoriale de l’offre de soins libérale. Malgré nos efforts, le discours n’est pas totalement passé ».

100 000 euros de chiffre d’affaires dès la première année

Certains témoignages sont encourageants. Le Dr Céline Antunes-Robert, médecin généraliste, installée seule depuis septembre 2013 à Courbevoie, conseille vivement aux jeunes de tenter l’aventure dans ce département. « J’ai expliqué mon projet à la permanence locale et vérifié si c’était pertinent. La population des généralistes à Courbevoie vieillissait, plusieurs départs à la retraite étaient prévus. Un an à deux ans ont été suffisant pour créer ma patientèle », explique-t-elle.

Après avoir entamé les démarches facilement auprès de la caisse primaire, le Dr Antunes-Robert a toutefois cherché son local pendant quelques mois. « Cela a été ma plus grande difficulté. Peu d’agents immobiliers font des baux professionnels. J’ai trouvé un T2 de 47 m2 au bout de trois ou quatre mois, à 1 100 euros par mois », poursuit-elle. Le médecin a emprunté 50 000 euros sur 5 ans pour s’installer : 5 000 à 8 000 euros de matériel, 16 000 euros de travaux, le reste pour l’aider à débuter. Elle rembourse son prêt 1 000 euros par mois. « J’ai démarré avec huit patients mon premier jour, puis 20 puis 30 très rapidement. En 2014, mon chiffre d’affaires brut est de 100 000 euros et mes charges sont de 50 % », souligne-t-elle.

D’autres solutions peuvent exister. Les villes de Vanves ou Villeneuve-la-Garenne sont entrées dans le nouveau « zonage » élargi des territoires franciliens déficitaires et fragiles, éligibles aux aides. Des subventions à l’installation ou au maintien d’activité sont proposées aux médecins. Depuis 2012, la permanence locale d’aide à l’installation dans les Hauts-de-seine a reçu 66 professionnels, dont 41 médecins.

Sophie Martos

Source : Le Quotidien du Médecin: 9404