Deuxième régime de protection sociale (5,3 millions d'adhérents), la Mutualité sociale agricole (MSA) entend continuer à défendre son « expertise » en matière de santé, dans un contexte de crises « permanentes » (sanitaire, énergétique, climatique…).
La Sécu agricole a décidé de donner un « avis favorable » au budget de la Sécurité sociale 2023, en s'inscrivant pleinement dans le « virage préventif » annoncé par le ministre de la Santé. En complément du déploiement des actions demandées par l’État en termes de dépistage ou de vaccination, la MSA a déployé des campagnes adaptées à une population cible. Il s'agit par exemple d'ateliers éducatifs pour les personnes âgées, les jeunes parents d'enfants de moins de 3 ans ou encore de formation à l'éducation thérapeutique des patients polypathologiques par des professionnels exerçant en maison de santé pluridisciplinaire (MSP).
Dans le cadre de la vaccination antigrippale, des entretiens motivationnels personnalisés par téléphone (EPT) ont été proposés aux femmes âgées de plus de 65 ans primovaccinantes. Au total, 13 438 femmes assurées à la MSA ont été ciblées sur deux ans, permettant d'accroître le taux de vaccination.
Stages ambulatoires en milieu rural
Impliquée dans la lutte contre les déserts médicaux, la MSA poursuit son soutien aux structures d'exercice coordonné. 40 communautés professionnelles territoriales de Santé (CPTS), 19 maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), 6 équipes de soins primaires (ESP) et 5 centres de santé (CDS) ont bénéficié de cet accompagnement en 2022. « Nous avons 35 personnes à temps plein sur le territoire pour accompagner les porteurs de projets en ingénierie dans cette transformation », a précisé ce mardi François-Emmanuel Blanc, directeur général de la MSA.
Autre initiative : le dispositif « Eductour » qui vise à informer les jeunes professionnels de santé en fin de cursus sur l’exercice coordonné libéral en milieu rural. Une convention de partenariat a été signée avec le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) en vue de promouvoir les stages ambulatoires en milieu rural et de valoriser les travaux de recherche sur la médecine rurale.
Conciergerie
Refusant de se positionner sur les initiatives des élus favorisant la coercition à l'installation, la MSA préfère innover. Elle propose au gouvernement de mettre à disposition des patients éloignés du système de santé une « conciergerie » qui faciliterait « le recours au bon professionnel au bon moment ». « L'idée est d'élargir le répertoire des professionnels adhérents au service d'accès aux soins (SAS) à l'ensemble des acteurs du système de santé, explique François-Emmanuel Blanc. Cela permettrait par exemple de proposer un parcours de santé aux patients, par délégation du médecin à d'autres professionnels comme le pharmacien. »
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