Apnées du sommeil, imagerie…

L'intelligence artificielle arrive

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Publié le 24/01/2019
IA

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Crédit photo : Phanie

En pneumologie, l’intelligence artificielle (IA) a été particulièrement développée dans l’imagerie, sous l’influence des radiologues, pour l’analyse fine des nodules pulmonaires par exemple. Elle en est à ses débuts pour la caractérisation des épanchements pleuraux, bénins ou malins, et commence à être utilisée pour l’interprétation des épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR).

Mais elle trouve aussi ses applications dans le domaine du syndrome d'apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAOS). Ainsi une étude menée avec le Pr Jean-Louis Pepin (CHU Grenoble) appliquant les méthodes de l’IA à la base de données de l'Observatoire sommeil de la fédération de pneumologie (OSFP) a permis de distinguer six catégories cliniques (clusters) de patients.

D’autres études sont en cours dans ce syndrome, où l'on dispose de très grands volumes de données : en plus des 120 000 dossiers médicaux de l'OSFP, les 300 000 relevés transmis quotidiennement par les dispositifs de traitement par pression positive continue (PPC) (projet ADEL), ainsi que les données recueillies auprès des patients, par la Fédération française des associations & amicales de malades insuffisants respiratoires (FFAAIR) et la Fédération française de pneumologie (FFP) grâce au carnet patient SomRespir.

« Nous n’en sommes qu’aux balbutiements de l’IA, mais il est certain qu’elle aura un impact très important, y compris en termes d’organisation, même si on est loin de soupçonner toutes les applications à venir, prévient le Dr Yves Grillet, vice-président de la Fédération française de pneumologie (FFP). L’IA ne va pas se substituer aux médecins, mais augmenter leurs capacités, les aider à améliorer la qualité du diagnostic et du suivi, rendre plus fiables et plus performantes les décisions humaines. Dans les SAOS, elle élargit les connaissances et, en conciliant les données cliniques et celles des PPC, on peut évaluer la performance des traitements et mieux personnaliser la prise en charge. » Une technologie inévitable, qui va jouer un rôle dans la pertinence des soins avec obligatoirement un impact sur leur organisation et le métier même de tous les professionnels de santé.

Entretien avec le Dr Yves Grillet, vice-président de la Fédération française de pneumologie (FFP)

Dr Maia Bovard Gouffrant
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Source : Le Quotidien du médecin: 9718