Des avancées contre les IST

Publié le 27/10/2023
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Vaccins et techniques PrEP ou locales sont développés pour freiner le développement et la transmission des infections sexuellement transmissibles.

Les infections sexuellement transmissibles (IST) atteignent chaque jour un million de personnes dans le monde, pour moitié des jeunes de 15 à 24 ans, et donnent lieu à des antibiorésistances, rappelle la Dr Nichole Tyson (université Stanford, États-Unis). Fort heureusement, des avancées sont en cours. On peut ainsi espérer que la possibilité de ne pratiquer qu’une dose du vaccin anti-HPV augmentera la diffusion de cette vaccination dans le monde. « En juin 2020, seulement 31 % des pays du continent africain, pourtant le plus touché dans le monde par le cancer du col de l’utérus, avaient introduit ce vaccin, et 40 % des pays d’Asie, 56 % d’Océanie, 77 % d’Europe, 85 % des Amériques (1) », regrette la Dr Lisa Haddad (New York).

Plusieurs études suggèrent aussi que l’utilisation du vaccin 4CMenB, anti-méningococcique B, pourrait offrir une protection de 26 à 40 % contre les infections gonococciques chez les adolescents et les jeunes adultes. Un vaccin anti-Chlamydiae et plusieurs vaccins anti-HSV sont par ailleurs en développement.

Comme pour le VIH, des stratégies de type PrEP (prophylaxie pré-exposition), pourraient aussi être utiles et, par exemple, limiter de 30 % l’infection par le HSV2 chez les partenaires hétérosexuels (combinaison de ténofovir et d’emtricitabine). Enfin, chez les hommes ayant des relations avec les hommes, l’administration dans les 72 heures après un rapport sexuel de doxycycline semble efficace pour réduire de plus de deux tiers la transmission de la gonococcie, de la syphilis et de Chlamydia trachomatis.

Des études ont révélé qu’entre 82 % et 96 % des femmes aimeraient accéder à des dispositifs prévenant à la fois les IST, dont le VIH, et la grossesse. La recherche est active, avec mise au point d’anneaux, de dispositifs ou de gels vaginaux ou rectaux, ou même de produits oraux ou injectables. « Mais leur développement reste généralement au stade préclinique », admet la Dr Haddad.

Communications des Drs Nichole Tyson (États-Unis) et Lisa Haddad (New-York)

(1) Bruni L, and al. HPV vaccination introduction worldwide and WHO and UNICEF estimates of national HPV immunization coverage 2010–2019. Prev Med. 2021 Mar:144:106399.

Dr Corinne Tutin

Source : Le Quotidien du médecin