On pourrait espérer une année 2024 plus apaisée dans les relations médecins patientes, après la publication, par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), des chartes de la consultation en gynécologie obstétrique en 2021, celle des soins en salle de naissance en 2022, puis des recommandations pour la pratique clinique sur le bon usage de l’examen gynécologique en 2023.
La charte de consultation est destinée à être affichée dans les salles d’attente de tous les gynécologues, afin que les femmes puissent en prendre connaissance avant la consultation. Elle a été envoyée à tous les membres du CNGOF mais aussi à ceux de la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM) et de la Société française de gynécologie (SFG). Publiée dans la revue Gynécologie obstétrique, fertilité & sénologie, elle est en accès libre sur le site du CNGOF.
Malgré cette large diffusion, il semble que les gynécologues ne l’affichent pas suffisamment, comme en témoigne l’enquête d’une association d’usagères, EndoFrance. La charte est souhaitée par 94 % des 2 576 femmes qui ont été interrogées mais seules 17 % d’entre elles l’ont vue chez leur médecin.
La charte de consultation devrait être affichée dans la salle d’attente de tous les gynécologues
Comment expliquer ces chiffres ? Dans certains cas, elle était affichée mais peu visible ; dans d’autres, les médecins ne la connaissaient pas. Et certains n’ont pas jugé utile de la faire apparaître.
Au vu de ces résultats, le CNGOF s’est à nouveau mobilisé pour diffuser cette charte dans les congrès et les interviews et faire comprendre que nombre de femmes la souhaitent. Le Collège, avec d’autres sociétés savantes et l’association d’usagères Ciane, a initié des recommandations pour la pratique sur l’examen pelvien et la pose de speculum.
Pour restaurer la confiance des femmes, éviter le renoncement aux soins gynécologiques et travailler dans un contexte de respect et de confiance mutuels, tous les personnels de santé qui pratiquent des examens pelviens devraient respecter et afficher la charte.
Autre fait marquant en 2024 : les difficultés d’application de la loi de bioéthique (lire p. 36). Enfin l’année a commencé par une annonce sympathique du président de la République sur l’importance de la prise en charge de l’infertilité suite au plan national coordonné en 2023 par le Pr Samir Hamamah, malheureusement l’annonce simultanée de la chute des naissances et les mots de réarmement démographique ont un peu perturbé le message, mais espérons…
Comment expliquer ces chiffres ? Dans certains cas, elle était affichée mais peu visible ; dans d’autres, les médecins ne la connaissaient pas. Et certains n’ont pas jugé utile de la faire apparaître.
Au vu de ces résultats, le CNGOF s’est à nouveau mobilisé. Pour restaurer la confiance des femmes, éviter le renoncement aux soins gynécologiques et travailler dans un contexte de respect mutuel, tous les personnels de santé qui pratiquent des examens pelviens devraient respecter et afficher la charte.
Présidente du Collège national des gynécologues obstétriciens français
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