« Les nouveaux risques en matière de travail et d’environnement sont le fil conducteur des différentes sessions et ateliers organisés autour de huit principaux thèmes », rapporte la Pr Maria Gonzalez, cheffe du service de pathologie professionnelle et de médecine du travail au CHU de Strasbourg et présidente du Comité scientifique du congrès national de médecine et santé au travail.
Parmi ces nouveaux risques, ceux liés aux innovations technologiques et à la révolution numérique qui devrait encore s’accentuer dans les prochaines années, l’émergence des robots collaboratifs, des exosquelettes, de l’intelligence artificielle ou des objets connectés, qui vont transformer les métiers avec des bénéfices mais aussi des contraintes et un effet potentiel en matière de stress, d’organisation du travail et de risques psychosociaux.
Prévention et vigilance
En matière de nouveaux risques, le secteur des transports et de la logistique, qui connait de grandes évolutions avec le développement de plateformes, fera l’objet de communications spécifiques. Le Congrès sera aussi l’occasion de faire le point sur les allergies professionnelles notamment sur l’asthme et sur l’effet notamment immunotoxique de certains polluants.
La préservation de la santé des soignants était au programme bien avant l’épidémie de Covid-19, elle est depuis devenue au cœur de l’actualité. « Cette problématique concerne les soignants à l’hôpital mais aussi en ville avec de plus en plus de transferts des soins et donc des risques (physiques, psychosociaux, infectieux…) vers le domicile », souligne la Pr Gonzalez. Une session spéciale « Covid-19 » sur l’effet de la pandémie en milieu de travail est aussi au programme.
Les conférences sur la gestion des crises sanitaires, prévues de longue date avec l’Anses et Santé publique France (SPF) sont elles aussi sous les projecteurs de l’actualité, ce qui ne doit pas faire oublier l’importance des risques liés au radon, qui feront l’objet d’un symposium de l’INRS et de l’IRSN. Une session spéciale européenne sur la prévention des risques cancérogènes sera aussi un temps fort. « Les différents pays d’Europe partagent la même Directive sur les agents cancérogènes et mutagènes, mais son application concrète en entreprise varie beaucoup d’un pays à un autre », rappelle la Pr Maria Gonzalez.
Le maintien dans l’emploi est bien sûr une priorité pour éviter l’exclusion, quel que soit l’état de santé (lire ci-XX).
Une profession qui évolue
« On s’interroge aussi sur la profession elle-même, et sur la réforme envisagée suite aux deux rapports de la députée Charlotte Parmentier-Lecocq, poursuit la Pr Gonzalez. Les évolutions concernent à la fois le secteur privé et public. Toute une réflexion est engagée sur les évolutions de la santé au travail. Doit-on aller jusqu’à la création d’une agence nationale unique ? Comment améliorer la coordination des différents services de santé au travail et des nombreux acteurs intervenant dans la prévention des risques professionnels ? Comment mieux évaluer nos actions et les nouvelles pratiques ? Comment mettre en place de nouveaux outils tels que la téléconsultation en santé au travail afin d’assurer le plus possible une présence au plus près du terrain ? Les questions sont nombreuses. Enfin nous souhaitons, au travers des ateliers organisés lors du congrès, favoriser les échanges entre les différents professionnels de la santé au travail et améliorer la collaboration avec les médecins libéraux, généralistes et spécialistes ».
Entretien avec la Pr Maria Gonzalez, présidente du comité scientifique national du congrès
Article précédent
Le maintien au travail, un enjeu majeur
Le maintien au travail, un enjeu majeur
Un congrès sous le signe des nouveaux risques
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?