En France, les morts inattendues du nourrisson (MIN) sont à l’origine de 300 à 350 décès par an (soit une incidence de 0,4/1 000 naissances), dont la moitié environ est des morts subites du nourrisson (MSN), morts inattendues non expliquées. Or, les MSN sont la première cause de mortalité infantile, la France étant un des pays d’Europe les plus touchés. L’observatoire des MIN vise à recueillir des données très précises, médicales, biologiques, socio-économiques, environnementales et médico-administratives.
Depuis le 19 mai 2015, 259 cas de MIN ont été recensés dans ce cadre et une première analyse sur 150 dossiers complets a pu être réalisée.
La majorité des cas sont survenus chez des nourrissons de moins d’un an, un peu plus souvent des garçons (54 %), avec deux pics de fréquence : au cours du premier mois (19 %) et à 3 mois (15 %). Près d’un tiers des enfants (31 %) avait été couché en décubitus ventral, 10 % en décubitus latéral. Un retournement a été rapporté dans 26 % des cas.
Le lieu de couchage n’était pas conforme aux recommandations dans plus de 60 % des cas, avec notamment 20 % des bébés couchés dans un lit pour adulte. De même, près d’une fois sur deux l’environnement de couchage n’était pas conforme aux recommandations : couverture ou couette dans 26 % des cas, doudous ou peluches dans 22 % des cas et oreiller dans 19 % des cas. Des facteurs protecteurs ont été retrouvés : partage de la chambre (42 %), allaitement maternel (40 %, avec enfant toujours allaité au moment du décès dans 19 % des cas), tétine (35 %). Après analyse de tous les facteurs, la cause du décès a été attribuée à un accident de literie dans 16 % des cas, une pathologie infectieuse dans 11 % des cas et à une MSN dans un quart des cas.
L’un des premiers enseignements de cet observatoire est donc « le non-respect des recommandations sur les modalités de couchage des nourrissons, suggérant la nécessité de nouvelles campagnes d’information », a conclu la Dr Levieux.
D’après la communication de la Dr Karine Levieux (Nantes)
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