Toutes les composantes de la douleur arthrosique ne sont pas encore comprises. « Cependant, l’arthrose n’est plus considérée comme secondaire à une simple usure mécanique du cartilage, mais comme une affection avec inflammation de bas grade touchant l’ensemble des tissus articulaires », a rappelé la Dr Alice Courties (service de rhumatologie de l’hôpital Saint-Antoine, Paris). Suite à des stress répétés mécaniques ou métaboliques (diabète), se produit une accumulation intra-articulaire de débris cartilagineux qui induit le recrutement de cellules immunitaires, une néo-angiogénèse de la membrane synoviale avec production de médiateurs inflammatoires favorisant la production de métalloprotéases dégradant la matrice cartilagineuse. Un cercle vicieux s’enclenche alors, car de nouveaux débris cartilagineux sont formés.
Des recherches menées par la Dr Courties ont montré qu’un des récepteurs de l’acétylcholine (α7nAChR), sous la dépendance du gène CHRNA7, participe à l’homéostasie articulaire. Chez la souris, sa stimulation réduit la sévérité de la douleur arthrosique.
Le gène CHRFAM7A pointé du doigt
Cependant, chez l’homme est apparu, au cours de l’évolution, un duplicat partiel du gène CHRNA7, dénommé CHRFAM7A, qui se comporte comme un régulateur négatif : son expression augmente la sévérité de l’arthrose et abaisse le seuil de sensibilité à la douleur en réduisant la réponse à la stimulation par α7nAChR. Or les trois quarts de la population humaine sont porteurs d’une copie fonctionnelle de CHRFAM7A.
Une des stratégies envisagées pour mieux lutter contre la douleur arthrosique humaine est d’analyser le niveau de seuil douloureux et de tester l’effet thérapeutique des agonistes α7nAChR en fonction des génotypes CHRFAM7A (0, 1 ou 2 copies du gène).
D’après la communication : « Douleur arthrosique : le gène CHRFAM7A, récepteur à l’acétylcholine, contribue à la sévérité de la douleur » – congrès SFETD 2023
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