Convention : pour les anesthésistes du SNARF, c'est toujours non

Par
Publié le 23/08/2016
Anesthésiste

Anesthésiste
Crédit photo : Phanie

Le Syndicat national des anesthésistes-réanimateurs de France (SNARF) n'est pas satisfait du texte conventionnel proposé, qui doit être adopté jeudi après-midi à l'Assurance-maladie (CNAM), et le fait savoir.

Alors que le projet de convention a été signé par le BLOC, qui représente les anesthésistes-réanimateurs, les chirurgiens et les gynécologues-obstétriciens libéraux, il est pour le SNARF « aligné sur la politique de Madame Touraine », et « reprend les principaux points de sa loi Santé ».

« Cette mouture conventionnelle est l'aboutissement de quatre ans de politique de santé de Madame Touraine, aussi toxique pour la médecine libérale que la loi Santé qui l’a précédée », s'insurge le SNARF.

Le SNARF dénonce notamment une convention qui « méprise les vraies demandes des médecins », qui met en place « une contractualisation régionale avec les agences régionales de santé (ARS) » et qui généralise définitivement le tiers payant. Autre point noir pour le SNARF, la convention « manipule » la classification commune des actes médicaux (CCAM).

Un contrat d'accès aux soins « au goût de vinaigre »

« La CNAM désire prendre la main sur la hiérarchisation des actes pour pouvoir les valoriser ou les décoter à sa guise en fonction de la politique de revenus qu’elle entend mener, ce qu’elle fait en utilisant les coefficients J et K dont elle modifie la liste en fonction des demandes des chirurgiens, alors qu’on espère toujours la valeur cible des actes, prévue en 2015 lors de la mise en place de la CCAM pour les anesthésistes », regrette notamment le syndicat.

Le SNARF ne veut pas non plus du nouveau contrat d'accès aux soins (CAS) ou OPTAM, « avec la couleur du CAS mais le goût du vinaigre… ». Quant à l'OPTAM-CO, une option créée pour les chirurgiens et obstétriciens uniquement, majorant 270 actes par les coefficients J et K, il s'agit d'une « une nouvelle manière de détourner la CCAM ».

Des tarifs insuffisants

Même les augmentations des tarifs de nuit et d'urgence ne semblent pas combler le SNARF, qui estime que « cela représente fort peu d'activité ».

Le SNARF déplore enfin que ses demandes n’aient pas été entendues (refonte du CAS, fin de l'ostracisme anti-secteur II, revalorisation des actes sans passer par les coefficients, prise en compte du coût de la pratique…)

Fin juillet, le SNARF s'était déjà montré mécontent de la tournure prise par les négos. Le BLOC, et plus particulièrement les anesthésistes de l'AAL (syndicat membre), lui avait alors répondu en soulignant les avancées obtenues par les anesthésistes et en parlant de « communication hâtive »…


Source : lequotidiendumedecin.fr
Sommaire du dossier