Le collège de la médecine générale a lancé une pétition pour porter le diplôme d'études spécialisées (DES) de trois à quatre ans. L'annonce a été faite ce jeudi 30 mars dans un amphithéâtre comble, à l'ouverture du congrès de la médecine générale qui se tient à Paris jusqu'au samedi 1er avril et doit réunir plus de 4 000 participants.
« Certains voudraient que les médecins généralistes soient entre des officiers de santé et des organisateurs de soins, au service de lobbies », a attaqué le Pr Pierre-Louis Druais, président du collège de médecine générale (CMG), instance qui fédère les syndicats, sociétés savantes et associations de formation continue de la spécialité.
Promesses
Alors que le gouvernement doit rendre ses arbitrages sur la réforme du troisième cycle des études, le collège joue son va-tout. Dans sa pétition, le collège regrette que les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur – absents à l'ouverture du congrès – ne proposent pas, dans les projets actuels, de « perspective du passage à 4 ans » du DES de la spécialité, « contrairement aux engagements pris antérieurement ».
En février 2016, Thierry Mandon, secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur, avait dans une allocution vidéo, annoncé aux internes de médecine générale réunis en congrès à Strasbourg, que le DES de la spécialité resterait à trois ans et comprendrait deux stages en ambulatoire. Le gouvernement avait tranché en faveur des internes plutôt que d'allonger d'un an l'internat des futurs médecins de famille comme le souhaitaient les généralistes enseignants. Cette décision avait semé la zizanie, et les enseignants de la spécialité avaient obtenu que la perspective d'un DES à 4 ans soit inscrit dans les textes. Une promesse aujourd'hui oubliée, redoute le collège.
La crainte d'une régression
À l’instar du Collège des généralistes enseignants (CNGE) et du Syndicat des généralistes enseignants (SNEMG), le CMG déplore également l'ouverture de formations complémentaires (les FST) pouvant être réalisées à l'issue du DES « sans rapport avec un exercice plein et entier de la médecine générale. »
« Ces deux choix montrent une méconnaissance, voire un mépris de notre spécialité, affirme le CMG dans sa pétition : l'exercice actuel de la médecine générale est d'une grande complexité, elle nécessite une formation en condition d'exercice, c'est-à-dire en ambulatoire, professionnalisante, suffisamment longue pour être performante. »
Le collège de médecine générale regrette l'absence de « moyens nécessaires pour amener la médecine générale au niveau d'enseignement des autres spécialités » et redoute que la spécialité, au terme de cette réforme, subisse une « régression sans précédent ». Il exige que le gouvernement abandonne ses orientations et revienne à sa promesse d'intégrer une quatrième année de DES composée de deux stages en ambulatoire.
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