3e cycle : un interne se paie le patron des doyens, l'ISNI s'interroge sur la poursuite de la grève

Dans une lettre anonyme, qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux, un interne niçois blâme l'attitude du Pr Jean-Luc Dubois-Randé, président de la conférence des doyens sur son soutien inconditionnel à la réforme du 3^e cycle. Le futur médecin reproche au patron des doyens d'avoir accusé l'Intersyndicat national des internes (ISNI) de « manier les peurs et les fantasmes » et de pratiquer la « désinformation permanente ».

Se présentant comme apolitique et non syndiqué, le jeune Niçois explique les raisons de son engagement dans le mouvement de grève nationale à l'appel de l'ISNI. « Si je vous écris aujourd'hui, c'est pour clamer haut et fort que je ne suis l'instrument de personne et que je n'ai aucun bénéfice secondaire dans ce débat », souligne-t-il.

Une communication « infantilisante »

L'interne juge la communication du Pr Dubois-Randé « insultante et infantilisante » : « J'attendais du président de la conférence des doyens de médecine, une certaine hauteur de vue. Une retenue, une certaine sagesse et indépendance. La prise de conscience qu'une modification aussi importante des études médicales ne peut être menée sereinement dans un tel climat. Je m'attendais à vous voir appeler à la prudence, à la concertation et à la réconciliation », écrit-il.

L'étudiant niçois regrette aussi que le Pr Dubois-Randé n'ait pas pris des positions aussi « incisives » sur « les abus de pouvoirs répétés et généralisés des coordonnateurs » ou sur « son soutien franc et massif à la loi européenne sur le temps de travail et de formation des internes ». Il précise passer 90 heures semaine à l'hôpital sous le « régime de la terreur instauré par les universitaires » où « la simple évocation du respect du temps de travail passe pour le pire des hérésies ».

« À quand une position ferme et courageuse sur les maltraitances que subissent chaque jour les étudiants en médecine pendant leur formation ? », interpelle encore l'interne anonyme, qui se dit déterminé à se mobiliser pour demander le report de cette réforme d'un an.

Des actions prévues à Nice, Marseille, Rouen...

Comme l'illustre ce courrier, les internes sont prêts à poursuivre leur contestation contre la réforme du 3^e cycle. L'Intersyndicat national des internes (ISNI) a tenu une assemblée générale extraordinaire les 22 et 23 avril et a décidé de consulter sa base. Le syndicat a lancé un vote sur les modalités de poursuite de la grève entamée le 18 avril dernier pour protester contre le manque de garanties de la dernière phase de l'internat.

Le résultat de cette consultation sera connu mardi 25 avril dans la matinée.

En attendant, plusieurs villes de France se préparent localement à lancer diverses actions. Les internes de Nice ont prévu de manifester ce 25 avril, les internes de Marseille distribueront des tracts le 26 avril, ceux de Rouen s'organisent pour une action le 27 avril.