Les internes en grève mardi : « La réforme du 3e cycle est bâclée », estime le président de l'ISNI

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Publié le 14/04/2017
ISNI Olivier Le Pennetier

ISNI Olivier Le Pennetier
Crédit photo : DR

LE QUOTIDIEN : Les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur ont semblé donner des gages sur les conditions statutaires et salariales des internes en fin de 3cycle  lors de la dernière réunion de concertation. Pourquoi maintenez-vous votre mouvement de grève ce mardi 18 avril ?

OLIVIER LE PENNETIER : Globalement, la réunion s'est mal passée. Les directeurs des cabinets et les conseillers des ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur devaient nous apporter des éléments de réponse afin que nous levions le préavis de grève. Cela n'a pas été le cas. Trois axes nous inquiètent, la phase 3 de l'internat (dernière phase de mise en autonomie supervisée, N.D.L.R.), la durée des diplômes d'études spécialisées (DES) et la transition du passage de la réforme avec les internes actuels. Des discussions sont en cours sur la phase 3 mais cela ne va pas assez loin. Des propositions émergent mais elles arrivent deux semaines avant l'élection.

L'ISNI a reçu un projet de décret mardi soir, dont certaines parties présentent des incertitudes. L'autonomie supervisée y est mentionnée mais son organisation et son encadrement en cas d'urgence ne sont pas définis. Autre point, la rémunération des internes en phase 3, qui doit être indexée sur celle de l'assistant spécialiste, n'est absolument pas détaillée dans ce texte. On nous demande d'attendre la publication d'un arrêté qui n'est toujours pas rédigé… Beaucoup de choses sont dites de vive voix mais sont modifiées de jour en jour. Enfin, il y a toujours le problème du post-internat. Nous attendons une garantie sur leur nombre. Nous ne souhaitons pas qu'il soit diminué en partie pour financer la phase 3. Nous avons en revanche obtenu des garanties concernant le maintien de l'accès au secteur II.

Quels sont les autres points de crispation ?

Nous réclamons toujours l'allongement de la durée des DES de plusieurs spécialités. Nous n'avons toujours pas trouvé d'accord. On nous a rappelé que la réforme du 3e cycle n'était pas faite pour rallonger la formation. Et les ministères nous disent qu'un réexamen annuel des maquettes sera réalisé par un comité de suivi coordonné par les mêmes personnes refusant d'allonger d'une année les DES de cardiologie, néphrologie et hépato-gastroentérologie. Or, les internes de ces spécialités estiment qu'il s'agit d'un raccourcissement de leur internat. Actuellement, ces DES sont de quatre ans, la dernière étape étant de l'autonomie supervisée, ces internes ont l'impression que leur formation est réduite à trois ans. La réforme du 3e cycle est bâclée, mal construite et reste à l'état de brouillon.

Enfin, dernier point, la transition entre les internes actuels et la nouvelle génération n'est pas prévue. Les agences régionales de santé (ARS) n'ont reçu aucune consigne d'anticipation de la réforme.

Quelles actions avez-vous prévues pour la grève de mardi ? 

Nous appelons à la mobilisation ce mardi 18 avril. Nous avons choisi un slogan " Derniers soldes sur la formation avant liquidation des internes ". Les internes se rassembleront le matin dans le hall de chaque CHU, de chaque subdivision. L'après-midi, un rassemblement est prévu à 16 heures devant le ministère de l'Enseignement supérieur. Pourquoi ? car au même moment, le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) examinera le texte relatif aux maquettes des DES.

Propos recueillis par Sophie Martos

Source : lequotidiendumedecin.fr
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