La dermatite atopique touche en grande majorité les enfants. 10 % en seraient atteints en Europe. Dans 70 % des cas, elle disparaît spontanément vers l'âge de 10 ans. Elle concerne aussi 4 % des adultes. Des dermatites atopiques d'apparition tardive ont été documentées chez les plus de 60 ans.
C'est l'altération de la barrière cutanée qui est responsable de la pénétration dans la peau des « insults », ces agresseurs environnementaux comme les polluants, les irritants, les bactéries ou les allergènes. D'où un certain dérèglement du système immunitaire qui va favoriser la survenue de la dermatite atopique, une inflammation de type 2 médiée par des cytokines (interleukines 4, 5 et 13). Il a été démontré ces dernières années que le fait d'identifier un défaut de barrière cutanée chez les nourrissons dès les premiers jours de vie prédisposait au développement d'une dermatite atopique à l'âge de 1 an. Cette altération serait due en grande partie à la qualité médiocre de leur film hydrolipidique. Une origine génétique impliquant la mutation d'une protéine, la filaggrine, a aussi été rapportée dans 30 % des cas.
Un diagnostic uniquement clinique
Le diagnostic est facile à poser surtout si la maladie débute tôt dans l'enfance. Il est uniquement clinique. Il se fait à partir des critères diagnostiques validés sur le plan européen par l'United Kingdom Working Party. Le diagnostic est positif s'il associe le critère majeur obligatoire, la dermatose prurigineuse, à au moins 3 critères mineurs sur 5 : des antécédents personnels ou familiaux (chez un parent au premier degré) d'atopie, le début de la maladie avant l'âge de 2 ans, des antécédents de lésions des convexités chez le nourrisson, un eczéma des grands plis chez l'enfant et un antécédent de peau sèche ou xérose.
Cette dermatose prurigineuse est connue pour ses périodes de poussées et rémissions. Dans 50 % des cas, on estime que l'enfant porteur de dermatite atopique développera au cours des différentes périodes de sa vie de l'asthme, une rhinite allergique puis une allergie alimentaire. C'est la marche atopique.
Indications du bilan allergologique
Aucun examen complémentaire n'est en général nécessaire au diagnostic de dermatite atopique, surtout dans sa forme légère. En revanche, un bilan allergologique peut être réalisé en cas de dermatite atopique sévère, résistante au traitement bien conduit et chez qui un eczéma allergique de contact est suspecté, ou qui reste aggravée par certains éléments de l'environnement.
L'eczéma allergique de contact à un produit chimique doit être suspecté devant un certain nombre d'éléments comme l'échec du traitement de la dermatite atopique, des lésions atypiques et changeantes, des lésions évocatrices d'eczéma de contact suite à l'utilisation d'un produit chimique ou la survenue de novo d'une dermatite atopique chez un adulte sans antécédents de dermatose inflammatoire. L'exposition à des aéroallergènes (acariens, pollens) peut aussi aggraver la dermatite atopique qui devient alors modérée voire sévère.
Dans tous les cas l'interrogatoire est essentiel pour suspecter l'élément aggravant. Celui sera confirmé par des tests épicutanés à lecture retardée ou des atopy patch-tests pour explorer et reproduire la réaction d'hypersensibilité (type 4). La pertinence d'un test positif doit toujours être discutée en raison de l'altération de la barrière cutanée au cours de la dermatite atopique.
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