• Deux examens inutiles : le dosage des IgE totales et la recherche d'une hyperéosinophilie, qui ne prouvent pas une allergie mais peuvent témoigner souvent d'une parasitose, en particulier chez l'enfant.
• Le dosage de la tryptase sérique peut être utile. Il doit être réalisé 1 à 6 heures après le début d'une réaction allergique immédiate alimentaire, médicamenteuse, ou aux venins d'hyménoptères. Son élévation est fortement évocatrice d'une allergie.
• Le dosage des IgE spécifiques : il met en évidence la présence d'anticorps (IgE) vis-à-vis d'un allergène dans le cadre d'une réaction immédiate. Un test positif est soit l'expression d'une sensibilisation (taux positif sans expression clinique, pas d'allergie = faux positif) soit d'une vraie allergie (taux positif avec expression clinique allergique = vrai positif).
Allergies aux médicaments
• Aucun test biologique n'a fait la preuve de sa pertinence scientifique. Seul un bilan spécialisé, par tests cutanés, peut être réalisé par un allergologue en milieu hospitalier disposant d'une structure de réanimation.
• Ce bilan est important, en particulier pour les médicaments de première nécessité (pénicilline, paracétamol, produit de contraste, anesthésiques…), pour lesquels le diagnostic de certitude permet de ne pas priver inutilement le patient de l'accès à cette molécule. Pour mémoire, 83 % des allergiques à la pénicilline ne le sont pas.
Allergies de contact
• Aucun test biologique n'est disponible et le diagnostic repose sur des patch-tests réalisés par l'allergologue. Ces tests nécessitent une première consultation pour leurs poses, une première lecture à 48 heures et une deuxième à 96 heures.
Venins d'hyménoptère
• Des tests biologiques sont disponibles, mais il existe parfois des résultats faussement positifs ou négatifs.
• Ils ne doivent donc être demandés qu'après un interrogatoire minutieux et uniquement en cas de réactions immédiates allergiques. Une réaction locale même étendue n'est pas une allergie et ne nécessite pas de bilan allergologique.
• Le diagnostic repose sur des tests cutanés avec une lecture à 20 minutes.
Allergies respiratoires
Plusieurs examens sont disponibles :
• Phadiatop. C'est un examen de dépistage de l'allergie respiratoire sur un ensemble d'allergènes (12) mais il ne définit pas précisément l'allergène en cause. Un résultat négatif ne permet pas d'éliminer une étiologie allergique. Il faut tenir compte du contexte et des données de l'interrogatoire allergologique.
• Test multi-allergénique (ex : Mast-Cla pneumallergènes). Il donne une réponse unitaire pour un panel d'une trentaine d'allergènes. Un résultat positif est parfois le reflet d'une sensibilisation et non pas d'une allergie, l'interrogatoire allergologique est essentiel.
• Dosage des IgE spécifiques. Ce dosage vis-à-vis d'un allergène unitaire (au maximum 5), doit être prescrit après un interrogatoire très précis. Les plus fréquents : acariens (Dpter, Dfar), graminées (dactyle), arbres (bouleau, cyprès, olivier… en fonction de la région), animaux (chat, chien…).
• Tout bilan biologique positif doit être confirmé par une consultation chez l'allergologue : test cutané avec une lecture à 20 minutes.
Allergies alimentaires
Plusieurs examens sont disponibles
• Trophatop. Pour un dépistage sur un ensemble de 4 ou 5 allergènes alimentaires. Il ne permet pas de définir l'allergène précisément en cause ni de faire la part entre sensibilisation et allergie, ce qui expose à des exclusions inutiles, voire néfastes, d'aliments chez les enfants.
• Mast-Cla trophallergènes. Il donne une réponse unitaire pour un panel d'une trentaine d'allergènes. Parfois de nombreuses sensibilisations entraînent des exclusions inutiles, voire néfastes d'aliments.
• IgE spécifiques unitaires. Ils ne doivent être prescrits qu'après un interrogatoire précis, et uniquement pour les aliments suspectés, pas de bilan à l'aveugle. Nombreuses sensibilisations avec ce dosage.
Tout bilan biologique positif doit être confirmé par une consultation chez l'allergologue après des tests cutanés avec une lecture à 20 minutes.
D'après un entretien avec le Dr Jean-Éric Autegarden, allergologue, Courbevoie et hôpital Tenon, Paris.
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